Équipe de terrain :
Mathilde Renaud, correctrice; Jean-Michel Thériault, Webmestre; Marie Létourneau, conceptrice, journaliste et photographe.
Mathilde Renaud, correctrice; Jean-Michel Thériault, Webmestre; Marie Létourneau, conceptrice, journaliste et photographe.
Le printemps est une période particulièrement intensive en ce qui concerne les formations à l’INRS-ETE ( Centre Eau Terre Environnement de l’Institut National de la Recherche Scientifique).
Toutes ces formations ont un but bien précis, c’est d’apprendre à utiliser les machines ou équipements de façon sécuritaire afin de prévenir les accidents.
Des cours de secourisme sont offerts chaque année à l’INRS. C’est souvent l’occasion de faire différentes mises en scène pour vérifier les connaissances des participants, tester les réflexes des intervenants et aussi la patience des cobayes!
N.D.L.R. Nous désirons vous informer que par souci de discrétion le texte suivant a subi quelques modifications mineures afin de préserver l’anonymat des personnes concernées, merci de votre compréhension.
Bonjour Madame Santé Sécurité,
Quand j’ai vu que ce numéro du journal était consacré aux expéditions sur le terrain, j’ai pris le risque de vous écrire en espérant que vous pourriez m’aider…
Je suis en couple avec un(e) passionné(e) de recherche scientifique et il (elle) voyage régulièrement pendant de longues périodes dans les territoires sauvages du pays et d’ailleurs.
Lors de travaux de terrain, il est souvent nécessaire de survoler un site afin de mieux le connaître, d’en avoir une vision globale, ou de faire du repérage. Au laboratoire de télédétection, nous effectuons régulièrement des survols pour calibrer ou valider des images satellites d’observation de la terre ou des produits que nous en dérivons (cartes du couvert de glace, cartes de végétation, etc.). Lors d’un survol, il est essentiel de prendre des photos et de noter certaines informations. Sachez d’abord que vous devrez absolument être en mesure de localiser votre photo après le vol. Il vous faut donc le positionnement de celle-ci. Toutefois, si vous pensez avoir le temps de noter des coordonnées GPS, un numéro de photo ou d’annoter une photo pendant un survol, oubliez ça! Un avion ou un hélicoptère, ça va vite! Vous n’arriverez généralement pas à suivre la cadence. Et en plus vous aurez probablement mal au cœur!
Dans le domaine de la recherche environnementale et des sciences de la terre, une bonne partie des activités de recherche se fait hors de notre confortable bâtisse. Nos chercheurs et étudiants doivent ainsi se rendre sur le terrain pour prélever des échantillons ou prendre différentes mesures. Ces activités ne sont pas sans risques. Si plusieurs dispositions sont prises pour assurer la sécurité des usagers à l’intérieur de la bâtisse, il est important de faire de même quand nos travailleurs se retrouvent sur le terrain. Le tout commence par une bonneplanification. En tant que responsable, vous devez vous assurer que vous avez tous les permis et autorisations nécessaires. Que vos travailleurs ont reçu toutes les formations obligatoires pour la manipulation des équipements qui seront utilisés. Que vous avez tous les outils pour bien communiquer entre vous sur le terrain ou lors d’une situation d’urgence. Vous devez avoir un plan d’urgence en cas d’incident ou d’accident.
S’il est vrai qu’il est utile de savoir donner les premiers soins en région éloignée, il est aussi vrai que rien ne remplace un bon jugement. Si j’avais à énoncer en quelques lignes, la feuille de route qui devrait être imprimé dans nos pensées, j’aurais de l’encre pour les points suivants :
En région éloignée, on peut créer de l’insécurité simplement en informant mal les gens qui pourraient alors s’inquiéter de nous. L’anecdote suivante parle d’elle-même :
Une équipe est partie d’un camp de terrain en direction d’un camp de base au Spitzberg (archipel de Svalbard, océan Arctique). Le voyage prend deux jours en bateau pneumatique Zodiac. L’équipe restante au camp de terrain est avisée du départ, mais celle du camp de base n’est pas informée du moment prévu de l’arrivée. Entre les deux, les quatre voyageurs chavirent en zone côtière, perdent tout leur matériel, incluant les armes à feu. Une semaine plus tard, la conjointe d’un des participants ne le voyant pas revenir à la maison, téléphone au camp de base. Résultat : Les quatre chercheurs ont passé cinq jours trempés, sans nourriture, abrités sous leur Zodiac retourné sur la plage en guise d’habitation de fortune avec en prime trois ours polaires leur rôdant autour pendant trois longues journées!